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1) LE FLASH PARACHA D’ARYÉ BELLITY

2) LE RICHONE DE TEROUMA PAR ALAIN ELIAHOU UZAN

TÉROUMA – OFFRIR C’EST S’ENRICHIR

« Invite les enfants d’Israël à me préparer une offrande de la part de quiconque y sera porté par son cœur, vous recevrez mon offrande. Et voici l’offrande» (Exode 25-2,3)

La construction du Mishkân (le Tabernacle) dans le désert, nécessita de nombreux matériaux que les enfants d’Israël devaient offrir généreusement, afin d’abriter au sein de leur camp, la Présence Divine. Cette première collecte de l’histoire juive, est riche d’informations sur le principe religieux de l’aumône, communément appelé en hébreu : la « Ṣédaqa ». A partir de ce passage de la bible et au cours de toutes les époques, nos maitres ont tiré nombres d’enseignements liés à cette vertu théologale.

A ce propos, dans son œuvre Bighdé Aharon, Rebbi Aharon Pérèṣ¹ z”l relève que le terme « offrande », répété à trois reprises au début de ce chapitre, apparait sous différentes écritures. En effet, lors de sa première mention  תְּרוּמָה  (offrande) – ce mot est écrit dans sa forme grammaticale la plus neutre, à savoir le nom commun. Lors de sa seconde évocation – תְּרוּמָתִי  (mon offrande) – le terme est rattaché à l’adjectif possessif « mon », traduit en hébreu par la lettre Youd (י). Quant à sa troisième apparition –הַתְּרוּמָה  (l’offrande) – le mot est précédé de l’article défini « l’ », traduit en hébreu par la lettre (ה).

Afin d’expliquer la nature de ces différences orthographiques, Rebbi Aharon rapporte les propos du Shoulḥân ‘Aroukh (Yoré Dé’a chap. 249 § 1), selon lesquels il existe trois niveaux de Ṣédaqa. Dans l’ordre croissant, le premier niveau consiste à offrir au pauvre une modeste somme d’argent, relative à la générosité de chacun. Pour le second niveau, l’individu doit verser au pauvre, un dixième (10%) de ses revenus, et un cinquième (20%) pour atteindre le dernier niveau. A partir de là, Rebbi Aharon explique que ces trois manières d’accomplir l’aumône apparaissent dans le texte à travers les nuances orthographiques du terme « offrande ». En effet, dans sa première mention (תְּרוּמָה), le terme est écrit dans sa forme la plus simple, il traduit donc le premier niveau de Ṣédaqa. La seconde fois (תְּרוּמָתִי), le terme apparait suivi de la lettre Youd (י), d’une valeur numérique de dix, il représente ainsi le deuxième niveau de Ṣédaqa, celui des dix pour cent versés au pauvre. Quant à sa troisième apparition (הַתְּרוּמָה), le terme est précédé de la lettre (ה), d’une valeur numérique de cinq, de cette manière il symbolise parfaitement l’ultime niveau de Ṣédaqa, celui d’offrir un cinquième de ses revenus.

Si donner l’aumône peut sembler appauvrir le bienfaiteur, nos sages dans le Talmud (Ta’anit 9a) nous enseignent que dans les faits, c’est une toute autre réalité qui apparait.  En prélevant une dîme sur ses revenus, non seulement le donateur ne subit aucune perte, car Dieu complètera son manque, mais il s’assure ainsi d’une grande richesse. A ce propos, Rebbi Aharon rapporte au nom de la Massora, que l’expression הָלוֹךְ  (allant), sous sa forme « complète » – c’est-à-dire comprenant un Waw au sein du mot – ne figure que quatre fois dans le Pentateuque :

  1. Les eaux reculèrent de dessus la terre, allant et revenant (Genèse 8-3)
  2. Les eaux étaient [toujours], allant et s’amoindrissant (ibid. 8-5)
  3. Avram se déplaça, allant et passant vers le midi (ibid. 12-9)
  4. Cet homme devint grand, il alla, allant et grandissant (ibid. 26-13)

Ces quatre exceptions, poursuit Rebbi Aharon, nous révèlent qu’un donateur, confiant de récupérer indirectement l’argent de son don – « allant et revenant » – par l’intermédiaire de Dieu, méritera, outre un remboursement, de voir son argent « allant et grandissant ». A l’inverse, celui qui n’a pas foi en la générosité de Dieu et qui pensera qu’à cause de son don, son capital diminuera – « allant et s’amoindrissant ». Une telle personne, conclut Rebbi Aharon, verra que tout son argent finira par y passer – « allant et passant » et il ne lui restera finalement plus rien.

Aryé Bellity

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¹ Rebbi Aharon Pérèṣ, illustre rabbin du 18e siècle, il est considéré comme l’un des premiers piliers de la Thora à Djerba. Né vers la fin du 17e siècle, son père, Rebbi Avraham Pérèṣ, est le fils de Rebbi Chélomo Pérèṣ, qui, fuyant les persécutions au Maroc, entreprit de monter en Israël et s’installa finalement à Djerba. Dans sa jeunesse, Rebbi Aharon étudie avec son père, puis pour parfaire son instruction il étudie auprès de son maitre attitré, Rebbi Nissim Khaïat, avec comme compagnon d’étude, Rebbi Yiṣḥak Ḥaddad. Il devient grand rabbin de Djerba et siège au tribunal rabbinique aux côtés de Rebbi Mordékhaï Cohen et Rebbi Ya’aqov Sofer. Poète, linguiste et cabaliste de renom, il rédige de nombreux écrits et forme d’éminents rabbins tels que Rebbi Ṣémaḥ Cohen 2nd et Rebbi Raḥamim Ḥouri 1er. Malheureusement, ainsi que nous l’apprend son fils, Rebbi Ḥizqiya Pérèṣ, seuls ses ouvrages Bighdé Aharon et Mishât Aharon, échapperont à des hordes de pilleurs (probablement menées par Ali Burghul en 1794) et pourront être édités. Rebbi Aharon décède le 5 Adar 5526 (14/02/1766).

     🎼🎻 HAZANOUT 🎻🎤

De nouveaux enregistrements sur notre site internet ( Mi Khamokha par Salomon « Moumou » Bellaiche, plusieurs airs de Meguillat Esther etc…) et le richone de terouma par Alain Eliahou Uzan.

Chabbat chalom


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