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- LE FLASH PARACHA D’ARYE BELLITY
- ANNIVERSAIRE DE DECES DE REBBI DAVID BERDAH
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2. LE FLASH PARACHA D’ARYE BELLITY
QORAḤ – LE SAGE ET LA BÊTE
🕯️ Lé’ilouy Nichmat mori vé-rabbi rebbi Meir Nissim ben Khamssana Mazouz zal & mor zékéni rebbi Shemouel ben Renée Bacca Allouche zal 🕯️
וַיִּקַּח קֹרַח בֶּן יִצְהָר בֶּן קְהָת בֶּן לֵוִי וְדָתָן וַאֲבִירָם בְּנֵי אֱלִיאָב וְאוֹן בֶּן פֶּלֶת בְּנֵי רְאוּבֵן (במדבר טז-א)
« Qoraḥ, fils de Yiṣhar, fils de Kehath, fils de Lévi, forma un parti avec Dathân et Avirâm, fils d’Elïav, et Ôn, fils de Péleth, descendants de Réouven. » (Nombres 16, 1)
Qoraḥ réunit autour de lui, 250 hommes influents parmi les chefs d’Israël afin de fomenter une révolte contre Moché. Il est rejoint par Dathân et Avirâm, fils d’Élïav, ainsi que par Ôn, fils de Péleth – tous issus de la tribu de Réouven.
Cependant, un détail retient l’attention : si Ôn ben Péleth est mentionné au début du récit de cette rébellion, il disparaît ensuite du texte. Il n’est cité ni parmi ceux qui furent engloutis par la terre, ni parmi ceux consumés par le feu. Les Sages en concluent qu’il s’était retiré du conflit avant que celui-ci ne prenne une tournure tragique.
Le Talmud (Sanhédrin 109b) nous dévoile que c’est grâce à l’intervention avisée de son épouse qu’Ôn échappa au sort funeste des insurgés. Elle lui fit comprendre qu’il n’avait rien à gagner à s’engager dans cette querelle : « Si Moché l’emporte, tu seras son disciple et si Qoraḥ l’emporte, tu resteras également son disciple. Dans tous les cas, tu n’en tireras aucun bénéfice ». Ôn lui avoua avoir juré qu’il se joindrait au mouvement des rebelles, mais sa femme lui répondit : « Laisse-moi faire, je vais m’occuper de toi. »
Elle lui fit boire du vin jusqu’à ce qu’il s’endorme. Puis, elle s’installa à l’entrée de la tente de manière impudique, découvrant sa tête et lâchant sa chevelure. Lorsque les hommes de Qoraḥ vinrent chercher Ôn, en voyant sa femme ainsi, ils n’osèrent pas entrer chez lui et repartirent. Quand Ôn se réveilla, les partisans de Qoraḥ avaient déjà péri. Ainsi, la sagesse de son épouse lui sauva la vie.
À l’inverse, les Sages (ibid. 110a) rapportent que la femme de Qoraḥ joua un rôle central dans la chute de son mari. Elle attisa sa jalousie envers Moché en lui disant : « Regarde ce qu’il fait, il s’arroge le pouvoir royal et attribue la Kéhouna (prêtrise) à son frère en le nommant Grand prêtre et en élevant ses neveux à de hautes fonctions de prêtrise. Tout est pour lui ! Lorsqu’une personne apporte la Térouma (offrande destinée au prêtre), Moché ordonne qu’elle soit remise à son frère Cohen. Pour le Ma’asser (dîme donnée au Lévi), il exige de nouveau qu’une part revienne à son frère.
De plus, il cherche à vous enlaidir en vous faisant raser entièrement, comme il est écrit : « Ils passeront le rasoir sur tout leur corps » (Nombres 8, 7). Il se moque de vous, vous traite comme des fous, comme si vous n’étiez rien pour lui. Il t’enlève jusqu’à ta dignité, et tu ne comptes pas plus à ses yeux qu’un tas d’excréments. Lui-même ne s’est rasé que pour donner l’illusion qu’il agit comme vous – mais ce n’est qu’un stratagème pour garder votre loyauté.
Et lorsqu’il ordonne : « Mettez un fil bleu sur les bords de vos vêtements » (Nombres 15, 38), pourquoi ne pas teindre tout le vêtement en bleu ? Va donc couvrir, les membres de ton cercle, de vêtements entièrement bleus, si cela a véritablement un sens ! »
Ainsi, par ses paroles moqueurs et malveillants, la femme de Qoraḥ encouragea son mari à se rebeller, ce fut le début de sa fin.
Le Talmud conclut la comparaison de ces deux femmes par un verset des Proverbes (14, 1) : חַכְמוֹת נָשִׁים בָּנְתָה בֵיתָהּ וְאִוֶּלֶת בְּיָדֶיהָ תֶהֶרְסֶנּוּ – « La sagesse des femmes bâtit leur maison, mais la folie de leurs mains la détruit. »
- « La sagesse des femmes bâtit leur maison » : il s’agit de l’épouse d’Ôn ben Péleth, qui sauva son foyer par son intelligence.
- « La folie de leurs mains la détruit » : il s’agit de la femme de Qoraḥ, qui entraîna son mari à sa perte.
Dans son œuvre Ma’assé Ḥochev, rebbi Ḥouita Chelly¹ z”l explore les racines de cette folie. Il explique que Qoraḥ, immensément riche, offrait à sa femme de luxueux bijoux. Celle-ci, fière et vaniteuse, paradait devant les autres femmes, parée de ses somptueux bijoux. Mais lorsqu’elle vit Ṣipora, l’épouse de Moché, arborer des bagues serties de diamants d’une rareté exceptionnelle, elle fut rongée de jalousie et chercha à discréditer le guide du peuple juif.
En effet, nos Sages enseignent (Nédarim 38a) que Dieu donna à Moché les éclats des Tables de la Loi qu’il tailla lui-même. Ces fragments, composés de saphir du Gan Eden, firent sa richesse. Il les fit monter en bijoux pour sa femme – ces fameuses bagues qui rendirent verte de jalousie la femme de Qoraḥ.
Selon cette idée, rebbi Ḥouita éclaire le Midrash susmentionné : « La folie de leurs mains la détruit : il s’agit de la femme de Qoraḥ » – ce sont les mains de la femme de Qoraḥ, qui symbolisent la cause de la chute de sa maison. En convoitant les joyaux de Ṣipora pour les porter à ses doigts, elle poussa son mari à se révolter, causant leur perte.
Inversement, la femme d’Ôn ben Péleth usa de sagesse pour protéger son mari. Dans son œuvre Tova Tokhaḥate, rebbi Yiṣḥaq Ḥaï Bokhobza² z”l, suggère qu’elle dénoua sa natte et utilisa sa chevelure pour fabriquer un voile improvisé. De cette manière, elle bloqua littéralement l’entrée de sa tente, empêchant quiconque d’y rentrer et d’en sortir. Ainsi, le verset « La sagesse des femmes bâtit leur maison » signifie qu’avec ce rideau de cheveux et ce rempart qu’elle dressa devant chez elle, elle bâtit symboliquement sa maison en assurant sa pérennité.
Les deux femmes de ce récit illustrent deux voies opposées. L’une, préoccupée par l’apparence, chercha à briller davantage – et détruisit sa maison. L’autre sacrifia sa pudeur et utilisa sa beauté pour sauver la sienne.
Une femme sans sagesse, qui n’utilise sa beauté que pour nourrir son orgueil et flatter son ego, ne vaut guère plus qu’une bête parée de bijoux. Comme il est dit : נֶזֶם זָהָב בְּאַף חֲזִיר אִשָּׁה יָפָה וְסָרַת טָעַם – « Un anneau d’or au groin d’un porc, telle est une belle femme dépourvue de jugement » (Proverbes 11, 22). La véritable beauté féminine réside dans l’intelligence à mettre ses capacités physiques ou intellectuelles au service de Dieu et de sa famille.
Aryé Bellity
¹ Rebbi Ḥouita Chelly (1874–1953), originaire de Djerba, naît le 9 Av 5634. Il est le petit-fils de rebbi ‘Immanouel Chelly (fils de rebbi Khalfallah) et le fils de rebbi Ma’atouq, connu pour sa piété et son engagement bénévole à la Ḥévra Qadisha (confrérie des pompes funèbres). Avec son épouse Raḥel, ce dernier donna naissance à deux figures marquantes : rebbi Ḥouita et rebbi Mqiqéṣ Chelly. Jeune, rebbi Ḥouita étudie auprès de maîtres renommés tels que rebbi Dawid Cohen-Gadisha, rebbi Abba Yéhouda Ḥaddad et rebbi Raḥamim Houri 2d. Il enseigne ensuite à la synagogue ‘rebbi Béṣalel Nemni’, où il est également ḥazân (chantre) et darshân (prédicateur). Pour subvenir à ses besoins, il travaille comme cardeur de laine. Sa réputation le conduit à être sollicité par la communauté d’El Hamma (près de Gabès) pour officier comme rabbin, proposition qu’il refuse à la demande de sa mère. Il se consacre ensuite à l’écriture en tant que sofer (scribe), rédigeant une trentaine de Sifrei Torah, et devient greffier pour les Guittin (acte de divorce) au tribunal de rebbi Sassi Ma’atouq Cohen. Il meurt tragiquement le 26 Av 5713, après avoir été heurté par une charrette à cheval. Son œuvre majeure, Ma’assé Ḥochev, est publiée en 1983 à l’initiative de rebbi Israël Cohen, responsable du mensuel ‘Or Thora’.
² Rebbi Yiṣḥaq Ḥaï Bokhobza (1853-1930) est né à Gabès. Il fut l’élève de rebbi Avraham ‘Alouche, de rebbi Fradji ‘Alouche et de rebbi Moché Mimoun. Lorsque son père se rendit à Tunis, il étudia à la yéshiva de rebbi Avraham Ḥadjadj où il eut pour maitre rebbi Moché Zemmour et rebbi Dawid Zaoui. A 21 ans, il avait déjà rédigé trois de ses livres et à 52 ans, il fut nommé juge rabbinique de la ville de Moknine. Après un voyage en Terre Sainte en mai 1911, il retourna en Tunisie et occupa la fonction de juge rabbinique dans sa ville natale à partir de 1921. En septembre 1925, il fut nommé grand rabbin de la Libye, poste qu’il honora jusqu’à la fin de sa vie. Apprécié par Victor Emmanuel III, roi d’Italie, il fut invité à assister au mariage de son fils, Humbert II, le 8 janvier 1930 à Rome. Il profita de ce voyage pour visiter les caves du Vatican et contempler les ustensiles du Temple qui s’y trouvent. Il décéda environ quarante jours plus tard, le 21 Chevat 5690 (19/01/1930).


3. ANNIVERSAIRE DE DECES DE REBBI DAVID BERDAH

BERDAH David
Tunis 1919 – Paris 21 juin 1969
Nationalité : tunisienne
Rabbin et professeur d’hébreu
Activités communautaires : Professeur à l’Ecole Or-Thora ; Aumônier du Lycée Carnot à Tunis ; Conseiller du département éducatif de l’American Joïnt en Tunsie
Activités non communautaires : Professeur à l’Institut international d’études hébraïques de Paris (1965-1969)
Œuvres : Grammaire hébraïque : cours complet de ponctuation et de syntaxe, Tunis, D. Berdah, 1934 ; réed. Paris, 1988 ; De vos desseins sinistres rien ne s’accomplira (Traité d’Ezéchiel XX-32), Tunis, La Presse, 1954 ; Le Cantique des Cantiques, version française du poème hébraïque, Tunis, D.Berdah, s.d. ; Mah’zor pour Roch Hachana et Kippour, Paris, Alpha-Magium, 1985 ; La Haggadah de Pessah, Paris, Alpha-Magium, 1986
David Berdah, né à Tunis en 1919 (à ne pas confondre avec son homonyme, le Rabbin David Berdah, 1880-1948, qui en 1942 siégait comme juge au Tribunal rabbinique de Tunis aux côté des rabbins Salomon Sitruk et Ichoua El Malih, le Grand Rabbin David Bembaron – futur Grand Rabbin de Tunisie – étant Président dudit Tribunal rabbinique) était un rabbin brillant qui connut les derniers grands rabbins de Tunis.
Dans les années 50, il enseignait l’Hébreu en tant que « maître d’hébreu détaché par la Communauté » à l’Ecole de l’Alliance Israélite de Tunis.
Il était très fort en grammaire hébraïque et ses commentaires religieux écrits en français dans un style moderne, précis et soutenu. Ses écrits en hébreu, notamment les poèmes qu’il écrivait, révèlent la même précision et le même style recherché. Il est connu également pour avoir édité une haggadah de Pessah « tunisienne » avec ses commentaires et les chants en hébreu et judéo-arabes spécifiquement tunisiens.
Fervent sioniste, il partit en Israël en 1948, mais en revint extrêmement déçu du manque de respect de la cacherout dans le kibboutz où il se trouvait, et du manque de considération qu’avaient les juifs ashkénazes pour leurs coreligionnaires séfarades.
Il enseigna l’hébreu moderne, aux cotés des rabbins Sirat et Touati, à la Sorbonne et était extrêmement ouvert malgré son orthodoxie, à tel point qu’il enseigna la grammaire à l’Institut International d’études hébraïque de Paris où furent formés de futurs rabbins membres du mouvement libéral.
Après l’Indépendance de la Tunisie, il fonda un oratoire situé rue du Faubourg-Montmartre dans un appartement, et déplacé après son décès au 4 rue Saulnier à Paris.

4. YABIA OMER : NOUVEL OUVRAGE EN COURS D’EDITION
Nous sommes fiers de vous annoncer de la parution prochaine du livre « Yabia Omer »[1] , consacré au Cantique des Cantiques, écrit le 15 adar 5584 (15 février 1824) par le Rabbin Yossef Guez Harichone (1793-1853)[2], alors âgé de 31 ans. Ce manuscrit avait été recopié par son fils, Rebbi Eliahou ‘Haï Guez le 12 nissan 5630 (13 avril 1870), alors qu’il avait environ 40 ans. Le présent ouvrage édité sous le titre de « Yabia Omer » a été réalisé à partir de la copie de son fils.
Les commentaires de Rebbi Yossef Guez Harichone sont pour la plupart inédits et d’une clarté remarquable. Auteur prolifique, puisqu’il écrivit au moins 26 ouvrages connus et recensés à ce jour. Deux ouvrages seulement avaient été imprimés et diffusés : le “Pi Hamdaber”(la bouche qui parle, Genèse 45,12) constitué de commentaires sur la Haggadah de Pessah, édité après sa mort par l’un de ses fils, Rebbi Sion Guez grâce au soutien financier d’un notable originaire de Salonique installé en Tunisie avant le Protectorat français Isaac Alfred Daninos en 1854 et réédité ensuite à deux reprises, une en 1983, à Sarcelles et Bné Brak, et une nouvelle édition en 2009 à New York. Le deuxième ouvrage édité est le « Zer Zahav » (corniche d’or Exode 25,10) sur le Zohar (sections Béréchit et Chémot) qui a été imprimé avec le commentaire « Ketem Ofir » du célèbre sage, Rebbi Messaoud Elfassi, et dont il ne reste que très peu d’exemplaires.
Grâce au CFJT (et à vos dons) en collaboration avec l’Institut des Sages de Tunis, ses commentaires sur la Méguilat Esther (« Klilat Yofi ») ont été édités il y a quelques mois, et nous continuons aujourd’hui avec « Yabia Omer », consacré au Cantiques des Cantiques.
Vous découvrirez les commentaires de Rebbi Yossef Guez harichone sur le targoum (la traduction) du Cantique des Cantiques attribuée à Rebbi Yonathan Ben Ouziel, ainsi que ce targoum, suivi de ses traductions en hébreu, en français et en judéo-arabe, certaines communautés (Irak et Djerba) ayant la coutume d’en lire la traduction en judéo-arabe à Pessah.
[1] Titre constitué à partir des initiales de Yonathan Ben Ouziel (י-יונתן / ב – בן / יע – עוזיאל) et “omer” qui signifie “dit” : “Yonathan Ben Ouziel dit”
[2] Rebbi Yossef Guez est qualifié de « harichone » – « premier du nom », pour le distinguer de son petit-fils qui porte le même prénom rebbi Yossef Guez (1860-1934) et qualifié de « hachéni » qui signifie deuxième du nom, et qui après avoir été Grand rabbin de Sousse fut également Grand rabbin intérimaire de Tunisie (1928-1934), après le décès du Grand Rabbin de Tunisie, Rebbi David Riahi.

5. KIPPOUR : RESERVATION DES PLACES
Chers amis
Pensez à réserver vos places pour les prochaines fêtes de Kippour.
Nous organisons 2 offices,
- l’un à Neuilly, centre ville (face à la place du Marché) au 73 av. Charles de Gaulle (NEUILLY)
- l’autre à la frontière de Neuilly et Levallois, au 9 rue Aristide Briand (LEVALLOIS)
assurés par nos hazanim de talent
Nous comptons sur votre présence afin de nous permettre de développer nos activités (édition d’ouvrages à partir de manuscrits inédits écrits par des rabbanim de Tunisie) et de financer un local pour y installer tous nos projets (bibliothèque du judaïsme tunisien, cours de talmud torah, cours de ‘hazanout, etc…)
Pour réserver à l’office de Neuilly : https://www.helloasso.com/associations/cfjt/evenements/neuilly-office-de-kippour-5786-de-rite-tunisien-1er-2-octobre-2025
Pour réserver à l’office de Neuilly-Levallois : https://www.helloasso.com/associations/cfjt/evenements/neuilly-levallois-office-de-kippour-5786-de-rite-tunisien-1er-2-octobre-2025
