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2. LE FLASH PARACHA D’ARYE BELLITY
BÉHA’ALOTÉKHA – À L’OMBRE DES GRANDEURS
🕯️ Lé’ilouy Nichmat mori vé-rabbi rebbi Meir Nissim ben Khamssana Mazouz zal & mor zékéni rebbi Shemouel ben Renée Bacca Allouche zal 🕯️
« Et l’homme Moché [était] très humble, [plus] que tout homme qui [fût] sur la face de la terre » (Nombres 12-3)
Dans son œuvre Maguid Ḥadashot (vol. 9, Daroush 46), rebbi Ḥanina Bouguid Saadoun¹ z”l rapporte une question bien connue à propos de notre verset : Comment la Thora peut-elle faire l’éloge de Moché en inscrivant qu’il était « très humble », alors que nos sages nous enjoignent de l’être deux fois plus en précisant « Sois très très humble » (Avot chap. 4 Michna 4) ? Une des réponses avancées est de dire que Moché avait en réalité dépassé le niveau imposé par nos sages en triplant son degré d’humilité (« très très très »). Selon cela, le verset stipule directement le troisième niveau d’humilié atteint par Moché, sans faire mention des deux premiers.
Afin de bien saisir cette réponse, rebbi Bouguid explique qu’il existe trois facteurs susceptibles de pousser l’homme à l’orgueil : l’intelligence, la force et la richesse, ainsi qu’il est dit « Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le vaillant ne se glorifie pas de sa vaillance, que le riche ne se glorifie pas de sa fortune » (Jérémie 9-22) et bien que ces trois qualités soient rarement réunies chez une même personne, Moché les possédait toutes !
En effet, dans le traité Nédarim (38a) il est dit « Rebbi Yoḥanân enseigne, Dieu n’installe Sa présence divine que sur un individu fort, riche, sage et humble tel que Moché ». Par la suite, le Talmud démontre que Moché était doté d’une grande force physique à partir du fait qu’il brisa les tables de la Loi à la seule force de ses mains, ainsi qu’il est dit « je saisis les deux tables, je les jetai de mes deux mains et je les brisai » (Deutéronome 9-17). Or, soulever et briser les tables relevait d’un exploit physique puisqu’elles avaient un poids de quarante Séa (Yéroushalmi Ta’anit 23a), soit plus de trois cents kilos. De plus elles étaient de forme cubique — mesurant six palmes (environ 48 cm) de long, de large et de haut (Nédarim, ibid.). Cette forme compacte et parfaitement équilibrée rendait leur fracture encore plus difficile, car elle offrait peu de points de fragilité. Par ailleurs, Moché fit preuve d’une grande vaillance lorsqu’il terrassa le géant Og, roi de Bashân comme rapporté dans le traité Berakhote (54b).
Concernant la richesse de Moché, nos sages (Nédarim ibid.) commentent le verset : « Taille pour toi deux tables de pierre » (Exode 34, 1), en déduisant que Dieu lui fit don des éclats des Tables qu’il tailla. Composées de saphir, ces fragments lui permirent de s’enrichir considérablement.
Quant à la sagesse de Moché, le Talmud conclut par les paroles de Rav et Shmouel : « cinquante degrés de sagesse existent dans le monde, tous furent atteints par Moché à l’exception d’un seul, ainsi qu’il est dit [en parlant de Moché] (Psaumes 8-6) : Tu l’as fait presque l’égal des êtres divins ».
A travers ces sources talmudique, rebbi Bouguid écrit que Moché avait trois excellentes raisons de se sentir supérieur aux autres — et pourtant, il se forgea pour rester humble, c’est là l’explication du troisième degré (« très ») d’humilité que Moché atteignit.
En complément, rebbi Raḥamim Ḥaï Ḥwita Cohen² z”l, souligne dans son livre Minḥat Cohen, le mot « אִישׁ » soigneusement choisi par la Thora dans le verset « Et l’homme (וְהָאִישׁ) Moché était très humble ». En effet, ce terme est généralement utilisé pour parler de quelqu’un de grand et d’important (Rachi Nombres 13-3, voir également Zohar tome III 48a). La Thora cherche ici à mettre en relief cette qualité de Moché pour avoir réussi à rester humble malgré sa grandeur.
Cette humilité allant de pair avec la grandeur, rebbi Shim’on Ḥirari³ z”l la retrouve de manière arithmétique au sein du tétragramme (י-ה-ו-ה). Dans son livre Simḥa Belibi (psaume 131) il présente le calcul suivant : la valeur numérique du Nom de Dieu est 26, mais si l’on additionne ces deux chiffres (2+6) pour n’en obtenir qu’un, on obtient huit.
En multipliant le Nom de Dieu :
- x2 : 52 → 5+2 = 7
- x3 : 78 → 7+8 = 15 → 1+5 = 6
- x4 : 104 → 1+0+4 = 5
- x5 : 130 → 1+3+0 = 4
- x6 : 156 → 1+5+6 = 12 → 1+2 = 3
- x7 : 182 → 1+8+2 = 11 → 1+1 = 2
- x8 : 208 → 2+0+8 = 10 → 1+0 = 1
Le constat est saisissant : plus on multiplie le Nom divin, plus son chiffre se réduit. Plus on le « grandit », plus il « se rapetisse ».
Se faire petit alors que l’on n’est pas grand, ce n’est pas faire preuve d’humilité mais de réalité. Et lorsqu’elle sert à obtenir l’admiration d’autrui, cette fausse modestie peut même relever de l’hypocrisie. L’humilité authentique est, en réalité, un luxe que seuls les grands peuvent se permettre — car la vraie modestie ne peut pousser qu’à l’ombre des grandeurs.
Aryé Bellity
¹ Rebbi Ḥanina Bouguid Saadoun (1916-2006), né à Djerba, est le fils de Wardana et rebbi Mordékhaï (Makhani) Saadoun. Il débute ses études religieuses auprès de rebbi Mkikeṣ Chelly puis auprès de rebbi Dawid (Didou) Cohen. Entre 1928 et 1936, il étudie avec celui qui deviendra son maître attitré : rebbi Raḥamim Ḥaï Ḥwita Cohen. En 1935, il épouse la fille de rebbi Ma’atouq Mazouz avec laquelle il a un garçon, rebbi Eltar et une fille, Ḥouta, épouse de rebbi Ḥaïm Maddar. Toute sa vie rebbi Bouguid refuse catégoriquement d’être rémunéré pour sa Thora, préférant gagner son pain en travaillant en tant qu’épicier, imprimeur ou encore vendeur d’étrogs. Succédant à rebbi Sassi Cohen, il occupe la haute fonction de Grand Rabbin de Djerba de 1965 à 1986, après quoi il arrive en France et fonde à Paris la yéshiva ‘Torah WéRaḥamim’ de l’AJJ. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres, tel que Maguid Téchouva (7 vol.) et Maguid Ḥadashot (11 vol.). Parmi ses disciples les plus connus, figure rebbi Ḥaïm Bitan, actuel G.R. de Tunisie.
² Rebbi Raḥamim Ḥaï Ḥwita Cohen (1901-1959), grande figure du judaïsme Djerbien, il est sans conteste l’un des rabbins tunisiens les plus influents du XXème siècle. Descendant d’une noble lignée de Cohanim, il fut l’élève de rebbi Dawid (Didou) Cohen puis de rebbi Khalfon Moché Cohen. A dix-huit ans, lors d’un voyage à Tunis il obtient son diplôme de Shoḥet (abatteur) que lui décernent des grands rabbins de la capitale. En 1920, il devient greffier au tribunal de Djerba, avant de compter, à partir de 1932, parmi les juges rabbiniques du même tribunal. Il occupe en outre le poste de Roch Yéshiva (directeur d’académie talmudique), grâce auquel il forma d’éminents rabbins, tels que rebbi Raphael Khadir Ṣabban, rebbi Moussa Ḥaddad, rebbi Maṣliyaḥ Mazouz et rebbi Bouguid Saadoun. Il est l’auteur de plus d’une dizaine d’ouvrages.
² Rebbi Shim’on Ḥirari (1929-2015), né à Gabès, il est l’élève de rebbi Ḥaïm Ḥouri et de rebbi Yossef Soussou Cohen, lequel deviendra par la suite son maître attitré. Après avoir obtenu son diplôme rabbinique de la part de ses maîtres, il est nommé en 1948, rabbin du village de Tamezret. Près de dix ans plus tard, il monte en Israël et s’installe dans un camp de transit qui deviendra officiellement en 1998, la ville de Kiryat-Malakhi. Très vite, il est amené à diriger la communauté de la Ghriba à Kefar-Shalem, un quartier sud de Tel-Aviv. Malgré les nombreuses propositions qui lui furent soumises, il resta fidèle à sa communauté jusqu’à sa mort. Grand cabaliste, il est l’instigateur du programme « Zohar journalier », visant à achever annuellement l’étude du Zohar. En outre, il fonde les institutions Sha’ar Shim’on et Pitouḥé Ḥotam à Tel Aviv. Il est l’auteur de plus de cinquante ouvrages, couvrant tous les domaines de la Thora.

3. ANNIVERSAIRE DE DECES DE REBBI HAÏM BELLAÏCHE

REBBI HAÏM BELLAÏCHE,
Texte extrait du site harrissa.com
Né en 1861 et mort en 1947, Rebbi Haïm Bellaïche est un éminent rabbin tunisien.
Il effectue ses études à l’université hébraïque d’Ennajar.
Éminent talmudiste et grand érudit, il exerce la fonction de Grand-Rabbin de Tunisie à partir de 1940, succédant ainsi à David Ktorza (mort en 1939) , et jusqu’à sa mort en 1947.
Durant la Seconde Guerre Mondiale, lors de l’occupation allemande en Tunisie, il fit preuve d’un grand courage face aux autorités allemandes. Il habitait rue d’Isly à Tunis et affecta une partie de son appartement pour y accueillir un petit oratoire qui a continué à fonctionné après sa mort.
Rebbi Haïm Bellaïche est également connu pour son action philanthropique, particulièrement à l’égard des nécessiteux.
La notoriété de Rabbi Haïm Bellaïche était telle que beaucoup de Rabbins d’Afrique du Nord voyageaient, venant pour certains de très loin, pour venir apprendre auprès de lui et étudier la Thora avec lui.
Rabbi Haïm Bellaïche était connu à Tunis comme étant le rabbin de tous les pauvres. Sa préoccupation première, dès le lever du jour, était de donner aux pauvres tout ce dont ils avaient besoin. Il se souciait beaucoup plus d’eux que de lui.
Voici une anecdote sur Rabbi Haïm Bellaïche qui montre bien la sainteté de ce grand rabbin.
« Un soir d’hiver, une personne vint frapper à la porte de la maison de Rabbi Haïm Bellaïche. Sa femme ouvra la porte et vit devant elle une dame demandant à parler au Rabbin.
Rabbi Haïm Bellaïche venant à peine de s’endormir, fatigué par sa journée de travail, sa femme répondit gentiment à la dame que le Rabbin dormait mais que si c’était important elle le réveillerait.
Se sentant gênée de faire réveiller le Rabbin, la dame répondit qu’elle repasserait le lendemain matin.
Au moment où la femme du Rabbin raccompagnait la dame et fermait la porte derrière elle, Rabbi Haïm Bellaïche se réveillât.
Il demanda alors à son épouse qui était venu et pourquoi. Sa femme lui raconta donc et dit que comme ce n’était pas important la personne repasserait le lendemain matin.
A ce moment là, Rabbi Haïm Bellaïche se mit en colère après sa femme parce qu’elle ne l’avait pas réveillé alors qu’une personne désirait lui parler. Il lui dit qu’une personne ne venait pas chez le Rabbin en pleine nuit d’hiver si ce n’était pas important.
Il dit alors : « Comment pourrais-je dormir en ne sachant pas pourquoi cette dame est venue ?».
Pour se punir, Rabbi Haïm Bellaïche décida de dormir tout le reste de la nuit par terre, sans couverture. Il se disait que peut-être cette personne était venue lui demander de quoi se couvrir pour l’hiver, alors que lui avait tout le confort. »
Voilà donc une des anecdotes qui vous montre à quel point la sagesse et l’humilité de Rabbi Haïm Bellaïche étaient grandes. Rabbi Haïm Bellaïche, Grand Rabbin de Tunisie, est mort en 1947, à environ 80 ans.

Il disposait d’un oratoire privé à Tunis, slat Rebbi Haïm Bellaïche


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