SOMMAIRE:
- COMMEMORATION DE LA RAFLE DES JUIFS DE TUNIS PAR LES S.S LE 5/12/2021 A LA GRANDE SYNAGOGUE DE LA VICTOIRE EN PRESENCE DU GRAND RABBIN DE TUNISIE : LISTE DES VICTIMES
- OFFICES DE CHABBAT HANOUKA DANS UN CADRE ENCHANTEUR
- LE FLASH PARACHA D’ARYE BELLITY dédié pour l’élévation de l’âme de notre maître rebbi Noam Saadoun z »l, petit fils de rebbi Bouguid Saadoun z »l.
✅ DIMANCHE 5 DECEMBRE 2021 à 10h45 : COMMEMORATION DE LA RAFLE DES JUIFS DE TUNIS PAR LES S.S. A LA SYNAGOGUE DE LA VICTOIRE , 44 rue de la Victoire, Paris 9ème :
Le dimanche 5 décembre (1er Tevet de l’année hébraïque), le Grand Rabbin de Paris Michel GUGENHEIM dédiera son cours hebdomadaire de Talmud à la mémoire des Juifs de Tunisie victimes du nazisme. A l’issue de ce cours, il présidera à la Grande Synagogue de la rue de la Victoire à 10 heures 45, la cérémonie commémorative de la rafle des Juifs de Tunis par les SS qui eut lieu précisément le 1er Tevet 5782 (9 décembre 1942).
Cette cérémonie se déroulera en présence du Grand Rabbin de Tunisie Monsieur Haïm BITTAN venu spécialement pour la circonstance, des présidents des Consistoire Central et de Paris, du président du CRIF et de nombreux représentants des pouvoirs publics et du corps diplomatique.
Une lecture de témoignages écrits et recueillis à la Libération sera faite par Messieurs Michel BOUJENAH et Steeve SUISSA.
Sous l’autorité du Colonel S.S. Walter Rauff, l’inventeur des camions à gaz (chambres à gaz mobiles utilisées sur le front de l’Est), les nazis ont en effet persécuté la population juive de Tunisie de novembre 1942 à la libération de Tunis par les Forces alliées, le 8 mai 1943.
Tous les originaires de Tunisie et plus généralement tous ceux attachés à combattre l’oubli des divers épisodes de la Shoah, sont invités à assister à cette cérémonie.
✅ SAMEDI 3 DECEMBRE à 9h00 : CHABBAT HANOUKA , au Château Zalthabar, 48 rue de Villiers, Levallois/Neuilly.
Offices assurés par le Rabbin-Cantor, Amos HADDAD venu spécialement d’Israël, accompagné de notre ministre-officiant, Monsieur Yoni ATTLANE, et de nos payitanim
✅ LE FLASH PARACHA D’ARYE BELLITY – Pour l’élévation de l’âme de notre maître rebbi Noam Saadoun z »l, petit fils de rebbi Bouguid Saadoun z »l.
MIKÉÇ – LA FLAMME D’UNE FEMME
« Pharaon surnomma Yossef Çafénath P’anéyaḥ et il lui donna pour femme Assénath, fille de Pôti Fér’a, prêtre d’On. » (Genèse 41-45)
Après douze longues années passées en prison, Yossef en sort miraculeusement et connait une ascension sociale extraordinaire. De vulgaire esclave emprisonné pour avoir été accusé d’agression sur la femme de son maitre, il devient vice-roi d’Egypte (que certains identifient au personnage emblématique d’Imhotep). Pharaon, conquis par l’intelligence de Yossef, le surnomme Çafénath P’anéyaḥ – « décodeur de mystères » – et il lui donne pour épouse Assénath, la fille de son ancien maitre, Pôti Fér’a aussi appelé Potiphar. Pourtant le personnage d’Assénath est une énigme car ainsi que le révèle le texte (supra 37-36), Potiphar était stérile et ne pouvait donc pas avoir d’enfant. Qui était alors cette jeune femme, supposée être sa fille et par quel mérite se maria-t-elle avec Yossef ?
Dans le Midrash « Pirké DéRibbi Eli’ézer » (chap. 37), il est rapporté que Assénath était en réalité la fille de Dina, fille de notre patriarche Ya’aqov et de Shékhem fils de Ḥamor. En effet, lorsque les fils de Ya’aqov vinrent délivrer leur sœur souillée par Shékhem, ils décimèrent tous les hommes de la ville et emmenèrent comme butin femmes et enfants ainsi que tous leurs biens. Parmi les captifs se trouvait la jeune Assénath, que ses oncles souhaitaient éliminer afin d’effacer toute trace de déshonneur sur la famille de Ya’aqov. Cependant, notre patriarche qui n’avait pas donné son accord pour l’attaque de la ville, refusa que l’on tue cette jeune innocente. Il décida plutôt de suspendre à son cou une amulette en or, sur laquelle était gravé le Nom de Dieu, puis il la renvoya de sa maison. Vint alors l’ange Mikhaël qui emmena cet enfant jusqu’en Egypte, où il prit soin de la faire adopter par Potiphar qui ne pouvait avoir d’enfants.
Dans cette demeure où, par la suite, Yossef fut engagé, le rôle que joua Assénath se révéla capital. En effet, le Yalkout Chim’ouni (Genèse 39-146), nous apprend qu’Assénath, bien qu’ignorant son lien familial avec Yossef, le sauva de la mort lorsqu’il fut accusé du viol de la maitresse des lieux. Témoin de ce qu’il s’était réellement passé, Assénath alla trouver son père adoptif et lui jura que Yossef était victime de la fourberie de sa femme. Potiphar qui avait vraisemblablement davantage confiance en son enfant qu’en sa femme, épargna Yossef de la mort mais l’emprisonna tout de même, pour sauver l’honneur de son épouse. Pour récompenser Assénath d’avoir pris la défense de Yossef, Dieu déclara « les futures tribus que Je lui octroierai, émaneront de toi ».
La suite des faits est rapportée par Rabbenou Ḥizkiya, un maitre français du 13ème siècle, plus connu sous le nom de son livre : le « Ḥizkouni ». Dans son œuvre (Genèse 41-45), il écrit que lorsque Yossef fut promu au poste de vice-roi d’Egypte, toutes les filles du pays sortaient admirer sa grande beauté lorsqu’il déambulait dans les rues. Afin d’attirer son attention, les égyptiennes jetaient leurs bijoux vers lui, mais Yossef, pieu et intègre, gardait bravement son regard rivé au sol. La seule fois où il leva les yeux, ce fut pour regarder Assénath, qui, ne possédant pas d’autres bijoux que son amulette en or, la jeta dans sa direction. Grâce à l’inscription du Nom de Dieu gravé dessus, Yossef comprit qu’Assénath était descendante de Ya’aqov et il en fit son épouse.
Dans toute l’histoire d’Israël, des femmes remarquables ont contribué à sauver cette petite nation de l’extinction. Aussi bien Assénath qui préserva Yossef d’une mort certaine, Ya’el qui délivra les tributs d’Israël en tuant héroïquement Siséra et Esther qui se dévoua pour son peuple – de nombreuses femmes ont joué un rôle décisif pour le sort du peuple juif.
A ce propos, dans différents pays du Maghreb et principalement en Tunisie, il est coutume de célébrer durant Ḥanoucca « la fête des filles » plus communément appelée, « Roch Ḥodesh El-Bnat ». Même si la véritable explication de cette instauration est inconnue, il est possible d’y voir l’occasion de témoigner notre gratitude à toutes ces femmes qui façonnèrent notre histoire. D’ailleurs, le rôle des femmes se révéla de nouveau déterminant à Ḥanoucca puisque Yéhoudith usa de ruse pour décapiter Holopherne et repousser ainsi l’ennemi grec. En outre, cette fête des lumières brille davantage pour les femmes que pour les hommes, car celles-ci sont obligées de chômer durant au moins une demie heure après l’allumage des bougies (Shoulḥan ‘Aroukh 670 § 1). De plus, pour la maitresse de maison, Ḥanoucca est clairement la fête la plus reposante du calendrier hébraïque, du fait qu’il n’existe à cette fête aucune obligation de festoyer au moyen de repas copieux (ibid. § 2). Les femmes, ainsi « libérées » de leur cuisine et devant interrompre leurs activités, auront tout le loisir de jouir du repos qu’offre cette fête. Il est aussi possible de noter cette particularité de la fête dans son appellation même, puisque חֲנֻכָּה en hébreu, pourrait-être l’acronyme de חֲנוּ כָּל הַנָּשִׁים « reposez-vous toutes, mesdames ! ».
Sous un autre aspect, Ḥanoucca et ses lumières symbolise également une lueur pour la délivrance des nombreux tourments dont souffre le peuple juif. Ces petites bougies, telles un phare dans la nuit noire, illuminent l’espoir d’apercevoir prochainement l’ère messianique et avec elle la fin de ce trop long exil. Plus que jamais, le rôle du pilier porteur, présent dans chaque demeure et qui brille malgré sa pudeur, se révèle être notre bouclier défenseur, contre les nombreux persécuteurs. Car ainsi que nous l’enseigne le Midrash Zouta (chap. 4) : « De même que les enfants d’Israël sortirent d’Egypte par le mérite des femmes pieuses, ainsi, c’est par leurs mérites qu’ils sortiront de leur dernier exil ».
Aryé Bellity