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WAYÉRA – RIEN N’EST IMPOSSIBLE

«L’Eternel dit à Avraham : Pourquoi Sara a-t-elle ri, disant : ’Est-ce que vraiment j’enfanterais, âgée que je suis !’ » (Genèse 18-13)

Au troisième jour de sa circoncision, tandis qu’Avraham se rétablit de son opération, trois anges déguisés en bédouins, passent non loin de sa tente. Lorsqu’il les aperçoit, Avraham accourt vers eux et insiste pour qu’ils acceptent son hospitalité. Le Midrash Rabba (Béréchit 50-2) nous enseigne que ces trois anges – Mikhael, Gavriel et Raphael – étaient tous les trois chargés d’une mission spécifique. L’ange Gavriel devait détruire la ville de Sédome, Raphael était mandaté pour sauver Loth et guérir Avraham, quant à Mikhael, sa mission consistait à annoncer la naissance d’un fils à notre patriarche. Et c’est précisément lorsque celui-ci délivra son message, que Sara, qui était restée sous la tente, se mit à rire en apprenant la nouvelle. Cette réaction déplut à Dieu qui ne manqua pas de demander à Avraham sur un ton de reproche : « pourquoi Sara a-t-elle ri ? ».

Pourtant, ce passage semble étonnant, puisque Sara a très bien pu penser que ces trois voyageurs étaient de véritables bédouins et ne pas deviner qu’il s’agissait de trois anges. De ce fait, quel est ce reproche que lui adresse HaShem, n’est-ce pas légitime de remettre en question une annonce aussi miraculeuse que prédirait un individu lambda ?

Dans son œuvre Yad Chaoul, Rebbi Chaoul Cohen z”l, répond qu’en réalité, à travers son rire, notre matriarche laisse entendre que toute éventualité pour elle, d’enfanter est parfaitement inconcevable. Le fait de rire, révèle une faille dans sa foi en Dieu et en Sa capacité à réaliser un miracle. A l’annonce de cette prédiction, et il importe peu qui l’avait formulée, Sara aurait plutôt dû répondre « Amen ! Qu’il en soit ainsi ».

Dans sa définition la plus pure, la foi en Dieu repousse les limites du naturel. Même au seuil de la mort, même si un glaive affuté était posé sur sa gorge, l’homme ne devra pas désespérer de la miséricorde divine (Talmud Bérakhot 10a). Rien ni personne ne saurait entraver la volonté de Dieu, tel qu’il est dit dans le verset : « Est-il rien d’impossible au Seigneur ? » (18-14). Ainsi, quelle que soit la situation dans laquelle il se trouve, l’homme s’efforcera de croire dans le pouvoir infini du Tout Puissant et ne devra jamais perdre l’espoir de son salut.

Aryé Bellity

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¹ Rebbi Chaoul Cohen (1772-1848), fils de Rebbi Moussa Cohen, est né sur l’île de Djerba. Dans sa jeunesse, il étudie auprès de Rebbi Çéma’h Cohen et grâce à son investissement dans l’étude de la Thora, le prophète Eliyahou se dévoile miraculeusement à lui. Agé de 19 ans seulement, il publie son livre Bina La’Itim, une œuvre remarquable sur le calendrier hébraïque et l’astronomie. Son épouse, Trakiya, décède huit jours après l’accouchement de son unique enfant, Rebbi Moché Cohen, il prend alors comme seconde épouse Soultana. Vers 1815, il devient chef du tribunal rabbinique dans le petit quartier juif de Djerba – ’Hara Sghira, aussi appelé Dighet, sans accepter de rémunération. Rebbi Chaoul s’enrichit de son commerce qu’il entretient avec Rebbi Yéchouw’a Bessis. Il est l’auteur de plus de dix ouvrages, dont le plus connu est le Lé’hém HaBicourim, sur la grammaire hébraïque.


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