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1) LE FLASH PARACHA D’ARYÉ BELLITY

2) LE RICHONE DE TÉṢAWÉ PAR ALAIN ELIAHOU UZAN

TÉṢAWÉ – UN PEUPLE SAGE ET SAGACE

« Aharon doit la porter [la clochette en or] lorsqu’il servira, et son tintement sera entendu quand il entrera dans le saint lieu devant le Seigneur. » (Exode 28-35)

Dans son livre Chalmé Toda, Rebbi Chélomo Dana¹ z”l reprend un enseignement de la Massora, selon lequel le mot « וְנִשְׁמַע » (sera entendu), ponctué d’un Shéwa sous le Waw (וְ), n’apparait qu’à trois reprises dans la Bible :

  1. Ils (les enfants d’Israël) dirent : Tout ce qu’a prononcé l’Éternel, nous l’exécuterons et il nous sera entendu. (Exode 24-7)
  2. Et son tintement sera entendu quand il entrera dans le saint lieu. (Ibid. 28-35)
  3. L’ordonnance du roi sera entendue. (Esther 24-7)

Avant d’établir un lien entre ces trois versets, Rebbi Chélomo cite une anecdote racontée par nos sages du Midrash (Wayikra Rabba 4-6). Un jour, un païen alla trouver Rebbi Yéhoshouw’a Ben Qorḥa et lui posa la question suivante : N’est-il pas écrit dans votre Thora « dans le sens de la majorité, pour faire fléchir le droit » (Exode 23-2) ? Etant donné que nous sommes plus nombreux que vous, continua le païen, pourquoi alors ne vous alignez-vous pas sur nos croyances idolâtres ?

La question « épineuse » de cet homme, a fait l’objet de nombreuses attentions dans les écrits de nos maitres et au cours du temps ceux-ci ont proposé des réponses diverses et variées. Parmi celles-ci, se trouvent deux réponses rapportées par Rebbi Israël Ya’aqov Elghazi z”l, un éminent rabbin originaire de Turquie, qui occupa la fonction de Grand Rabbin d’Israël en 1755. 

La première réponse fait appel au principe qui consiste à considérer que « tout ce qui est fixé [à sa place], comme moitié moitié (égal) » (Kétoubot 15a). Ce principe, s’applique à un objet (ou à un individu) au statut incertain et il a pour but de déterminer le statut légal de celui-ci, lorsqu’il se retrouve au sein d’un ensemble plus vaste d’éléments permis et interdits. Bien que généralement, le statut de cet objet sera déterminé par rapport à la majorité, la règle citée ci-dessus (de Kétoubot) permet néanmoins des exceptions. En effet, si la place de l’objet est « fixé », la loi de la majorité ne s’appliquera pas et l’on considérera alors que d’un point de vue légal, le poids de la minorité est égal à celui de la majorité. Selon ce point de vue, il est possible d’appliquer ce principe au peuple juif lorsqu’il se trouve « fixé » sur la Terre d’Israël, car le fait d’y être installé, le place sur un pied d’égalité avec les autres nations du monde. La deuxième réponse, quant à elle, consiste à considérer que le peuple juif est plus intelligent que les autres nations, grâce à la brillante Thora dont il dispose. De ce fait, la règle stipulant de suivre la majorité ne s’applique plus. En effet, nos sages rapportent dans le Talmud (Yébamot 14a) que les membres de l’école de Chamaï n’appliquaient pas les décisions rabbiniques prisent par l’académie de Hillel, bien que celle-ci représentait la majorité rabbinique. La raison de ce refus, était dû au fait que les élèves de Chamaï avaient l’esprit plus aiguisé que celui des disciples de Hillel.

A présent, Rebbi Chélomo Dana conclut son raisonnement en retrouvant dans les trois versets cités plus haut, une allusion aux deux réponses rapportées ci-dessus. – « L’ordonnance du roi sera entendue », c’est-à-dire que la Thora de Dieu sera conservée et appliquée en dépit de la supériorité en nombre des nations sur le peuple juif. Et cela, pour deux raisons : premièrement, car – « son tintement sera entendu quand il entrera dans le saint lieu », à savoir, du fait qu’Israël réside en Terre Sainte, il se retrouve « fixé » en son lieu. Deuxièmement, car les enfants d’Israël sont dotés d’une grande intelligence grâce à la Thora qu’ils acceptèrent en proclamant « Tout ce qu’a prononcé l’Éternel, nous l’exécuterons et il nous sera entendu ».

En 5776 (2016), lors du diner de gala annuel des institutions Kissé Rahamim, Rebbi Méir Mazouz chlita adressa devant des milliers de personnes, un discours exaltant, en voici une partie : « Le peuple juif est doté d’un cerveau extraordinaire ! Certains se sont penchés sur la question, quel est le pourcentage de Juifs parmi les récipiendaires du prix Nobel ? La réponse qui fut donnée est vingt-cinq pour cent ! A présent, posons-nous la question, combien le peuple juif représente-t-il en pourcentage par rapport à la population mondiale ? Faisons le calcul ensemble : sur terre la population mondiale a atteint les sept milliards d’individus alors que les Juifs ne sont pas plus de quatorze millions dans le monde. Si nous divisons sept milliards par mille, nous obtiendrons sept millions, qui est donc un millième de la population mondiale. A partir de là, il est possible d’affirmer que le peuple juif constitut deux millièmes de la population mondiale [2/1000]. Ensuite, posons-nous la question, sur mille prix Nobel, combien sont attribués à des Juifs ? Selon le pourcentage établi précédemment (25%), il y a deux cent cinquante prix Nobel décernés à des Juifs [250/1000]. On peut donc en conclure, que le cerveau juif est cent-vingt-cinq fois supérieur aux autres [250÷2=125] ! Vous réalisez ?! »

Puis, avec une touche d’originalité, Rebbi Meir accompagna son discours d’une allusion biblique à cette supériorité du peuple juif, représentée par le chiffre cent-vingt-cinq : Il est écrit dans la Thora (Deutéronome 4-6), « Observez-les et pratiquez-les ! Ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples, car lorsqu’ils auront connaissance de toutes ces lois, ils diront : c’est un peuple sage et sagace, cette [הַזֶּה] grande [הַגָּדוֹל] nation [הַגּוֹי]». Le mot « nation » commence par la lettre (ה), le mot « grande » commence par la lettre (ה) et le mot « cette » commence par la lettre (ה). La valeur numérique de la lettre , est cinq, donc, trois fois (5×5×5), égal cent-vingt-cinq ! Ce verset nous permet de constater que le peuple juif est « un peuple sage et sagace », cent-vingt-cinq fois supérieur aux autres nations !

Aryé Bellity

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¹ Rebbi Chélomo Dana (1850/1913), illustre sage de Tunis, il fut l’un des plus actifs opposants à l’Alliance Israélite Universelle (AIU) et à ses méthodes modernes. Dans sa jeunesse, il étudia quelques mois auprès du célèbre Rebbi Avraham Cohen-Yiṣḥaki (auteur du Mishmérote Kéhouna), puis, lorsque celui-ci décéda en 1864, il continua son éducation auprès de Rebbi Moché Berrebi. En 1888, il fonda la Yéshiva « Ḥévrate HaTalmoud », où furent formés d’éminents rabbins, tels que Rebbi Dawid Ktorza et Rebbi Dawid Benbaron, tous deux grands rabbins de Tunisie. Son œuvre principale, le Chalmé Toda, constitue un ensemble de commentaires du Talmud, du RAMBAM, du Shoulḥan ‘Aroukh et de la Thora. Il participa en outre, à la rédaction du livre Chévét Aḥim, en collaboration avec Rebbi Moshé Sitruk et son frère Rebbi Yéchouw’a aï Sitruk.

   🎼🎻 HAZANOUT 🎻🎤

LECTURE DE LA TORAH – C.F.J.T.


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